Le roi des Krolls
(Le livre des purs, tome I)
Olivier Martinelli
Leha
La fantasy n’est pas le registre habituel d’Olivier Martinelli qui a évolué jusque là dans plusieurs genres, notamment le polar ou la biographie rock. Pour son premier essai, il a bien intégré les codes inhérents à la fantasy : construction d’un monde avec au début du roman une carte représentant la Mer verte et les ses trois îles, une Histoire de ce monde avec un objet mythique appelé Le livre des purs, un bestiaire assez original avec des créatures ailées ou pas qui assistent les héros et aussi des combats épiques.
Sur l’île de Leck vivent les Belecks et les Krolls. Les Belecks , peuple de guerriers , se sont retranchés dans les montagnes au Nord de l’île. Nous faisons la connaissance de Daan, un jeune homme de 17 ans, de son père Kal, simple charpentier et de ses frères et sœur Lak, Luk et Zyla. Contrairement aux autres enfants qui prennent des cours à l’Académie, ils sont éduqués par leur père pour l’art de la guerre et par leur mère pour les autres disciplines. Leurs loisirs sont occupés par des parties de « Boulon » où différentes équipes simulent des combats.
Après des années de paix, arrive une gigantesque armée de Palocks – l’ennemi héréditaire, à peau blanche comme neige, aux yeux bleus et au caractère sadique. C’est alors que Daan, à sa grande stupéfaction, voit le caractère de son père surnommé « Le grand Kal » se modifier au point que les chefs des différentes tribus se mettent à lui obéir. Que se passe t-il donc ? Pourquoi son habituelle apathie s’est-elle transformée en autorité naturelle ? Comment se fait-il qu’il ait déjà conçu, avant tout combat, un plan de défense ?
L’originalité de l’auteur est d’avoir un style, certes. Son intrigue, toute en combats plus épiques les uns que les autres est menée tambour battant à l’aide de courtes phrases incisives à souhait. Au point cependant que les personnages manquent carrément de profondeur. Si des idées intéressantes se dessinent au niveau du fonctionnement sociologique des différentes peuplades, elles ne sont pas poussées assez loin à mon goût et le tout reste très manichéen.
Nous avons donc affaire à un bon roman d’action mais il ne faut pas lui en demander plus. CB
Chronique parue dans Gandahar 26 en décembre 2020