La Guerre du pavot
R.F. Kuang
Tr. De l’anglais (États-Unis) par Yannis Urano
Actes Sud
Dans le grand pays de Nikara (qui ressemble à la Chine), Rin a quatorze ans. Lorsque sa mère adoptive lui annonce qu’elle va la marier à un « vieillard » extrêmement avantageux pour les affaires de la famille, elle décide d’étudier pour passer un concours de haut vol – ouvert à tout-un-chacun mais pratiquement impossible à réussir pour quiconque n’est pas affilié à un grand personnage –, en vue d’entrer à l’académie qui forme l’élite militaire du pays. Un lettré de son village lui donne les bases et les moyens d’apprendre par elle-même. Les pouvoirs chamaniques qu’elle abrite à son insu lui donnent les moyens de franchir un à un tous les obstacles qui se dressent devant elle. Sa formation par Maître Jiang, un éduquant tout ce qu’il y a de plus fantaisiste, s’interrompt lorsque se concrétise violemment la guerre dormante entre Nikara et Mugen (ïle qui ressemble au japon).
Alors que leur formation n’est pas terminée, tous les étudiants sont affectés à des unités de combat. Rin devient sicaire de l’Impératrice et, désormais seule pour apprivoiser sa destinée, décide de laisser libre cours à ses pouvoirs, à l’opposé du contrôle que tentait de lui enseigner Maître Jiang, pour l’heure disparu.
Ce premier roman (tome I d’une trilogie) est remarquable par sa maîtrise de tous les aspects de sa construction. Les personnages sont attachants dans la première partie, mais lorsque le récit bascule dans la fantasy militaire, se révèlent les côtés durs, voire noirs de leurs tempéraments, guerre oblige ! On aimera aussi le côté historique puisque l’intrigue s’inspire des guerres sino-japonaises et des guerres de l’opium. CB
Chronique parue dans Gandahar 26 en décembre 2020