Jacques réside avec Annette, sa sœur, et leur mère dans une immense et magnifique demeure ancienne où ils disposent d’un grand parc, de domestiques et d’une vie luxueuse. Après le décès de leur père, une amie de leur mère, vieille Hongroise distinguée, leur a offert ce train de vie délirant en échange de l’accueil de sa petite-fille orpheline, Élisabeth, au sein de leur famille.
Élisabeth et Annette vont très vite devenir inséparables, faisant de Jacques leur souffre-douleur, tandis que la mère, toujours plus languissante, dépérit d’on ne sait quel mal mystérieux.
Dès qu’il a vu Élisabeth, Jacques est tombé fou amoureux, mais la fillette est tellement froide, hautaine… Alors, il décide de se lancer à corps perdu dans ses études pour tenter de susciter son admiration. Quelques années plus tard, il rencontre Colette, une saine jeune femme dont il décide de faire son épouse. Mais alors que tous deux se rendent aux Eyquerres, la demeure familiale, pour annoncer la nouvelle, tout se détraque et une succession d’événements troubles bouleverse les sens et l’esprit de Jacques qui se demande s’il n’est pas en train de devenir fou comme l’était son père.
Après avoir dévoré ce livre d’une traite, on se demande comment l’auteure a réussi le tour de force de tisser, grâce à ses mots, cette espèce de filet, de toile inhumaine où sont venues s’engluer les proies d’un être à l’intelligence machiavélique, à l’appétit monstrueux.
Tout se joue dans l’incertitude et le doute, le chaud et froid que distille savamment l’entité manipulatrice pour mettre ses jouets sous emprise. Comme tous les prédateurs, elle a suivi son instinct qui lui désignait des individus déjà affaiblis et disposés à se laisser prendre au piège. En effet, l’énigme de la mort de leur père et de la responsabilité de leur mère dans celle-ci plaçait Annette et Jacques, même pas encore adolescents, dans un questionnement malsain qui les rendait psychologiquement vulnérables.
Christine Renard, psychologue de métier, dispose d’une expérience qui lui donne de précieux atouts pour appréhender les ressorts psychiques qui motivent et font agir les individus. À cela s’ajoute son grand talent d’écrivaine qui va embrouiller le lecteur et le mener par le bout du nez, tout comme l’a fait Henri Troyat dans L’Araigne.
La Mante au fil des jours est un roman fantastique magistral qui vient d’être réédité par les Éditions GandahaR).
C B
Chronique parue dans Gandahar 17 Cités du futur en avril 2019
Maude Elyther (vendredi, 16 août 2019 17:17)
Bonjour, merci pour cette découverte ! Il ne fait nul doute que j'achèterai ce roman pour le découvrir, les thématiques ne peuvent que me plaire, et m'inspireront très certainement ! Bonne continuation, Maude.