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Ecotopia de Ernest Callenbach

Écotopia est un roman d’anticipation, écrit en 1975, dont l’action se déroule en 1999, soit une vingtaine d’années après que l’Oregon, l’État de Washington et une partie de la Californie aient fait sécession avec le reste des États-Unis pour créer Écotopia, un État basé sur des valeurs écologiques et vivant en quasi-autarcie.

Des relations diplomatiques sont en cours de développement entre les USA et Écotopia. C’est dans ce contexte que William Weston, journaliste au Times-Post de New-York, est envoyé en Écotopia afin d'écrAire des articles sur ce nouveau pays.

Le récit alterne les articles du Times-post explorant divers aspect de la vie en Écotopia et le journal de William dont le ton évolue grandement au fil de sa mission. D’abord distancié et teinté de dérision, il devient étonné, intéressé, pour finir bouleversé, admiratif et complètement investi.

Le grand  intérêt d’avoir réédité ce livre, c’est que nombre de pistes fouillées en profondeur par l’auteur sont des mines d’or à exploiter aujourd’hui : tout est basé sur la décroissance et le recyclage. On ne doit produire que ce dont on a besoin. Le plastique à base de plantes a une durée de vie limitée et peut être recyclé. La nature et l’animal sont grandement respectés. La semaine de travail est de vingt heures. L’éducation des enfants est très tôt axée sur la réalisation concrète de projets. Les naissances sont contrôlées pour inverser la montée démographique. La femme est réellement égale à l’homme et l’amour est très libre…

On reconnaît là l’influence du mouvement hippie, pourtant en plein délitement au milieu des années 70, mais Ernest Callenbach va beaucoup plus loin : tous les aspects de la vie en société ont été repensés de façon à tirer les enseignements des erreurs passées. Et c’est bien une société libertaire idéale et fonctionnelle qui nous est décrite ici, par quelqu’un qui a encore l’espoir de voir aboutir les rêves d’une utopie viable.

Plus qu’un roman, ce livre est une véritable bouffée d’oxygène dans un univers littéraire où les dystopies sont plus noires les unes que les autres. À lire absolument ! CB

 

Chronique parue dans Gandahar 23 en avril 2020

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